GWENDOLINE (2eme partie)
Nous sommes le mardi 4 septembre et il est 19h20 quand j’entre au Durant-Dupond pour mon rendez-vous avec Gwendo’. Une brève prospection visuelle de l’endroit me permet de reconnaître instantanément ma cible. Elle est divine. Elle est sexy. Elle est magnétique : Les photos les plus avantageuses de sa « fiche produit » ne mentent pas. « Quelle embellie ! ».
En la voyant, une vague de félicité envahit tout mon être, irrigue mon mental assoiffé (1er cerveau masculin) puis finit en ondée brûlante au niveau de mon bas-ventre (2eme cerveau masculin). Mais j’affiche un simple sourire convivial pour ne pas trahir mon désir pénétrant. Je salue la belle qui, au premier coup d’œil, semble satisfaite de ces premiers instants. Je reste d’abord sur la réserve, aimable, « écoutant » et souriant.Sous l’impeccable masque de l’indifférence amusée, un profond désir de lui arracher son décolleté rempli me torture. Ah la belle soirée qui s’annonce si j’arrive à écouter sans rire sa vision de la vie, ses ambitions atteintes d’être boniche hôtesse de l’air et ses comptes-rendus palpitants de conflits avec son père, chercheur au CNRS, qui lui reproche ouvertement sa bêtise. Car Gwendoline est une jolie fille, terriblement distraite qui peut oublier ses clés de voiture et son mobile sur le toit de sa voiture, une créature maladroite qui se coupe un tendon de la main avec un couteau à pain triplé d’une entité naïve qui croit sur parole un garçon de type méditerranéen (c’est moi) quand il lui affirme qu’il est un blond teint en brun.
Une fille distraite, maladroite et naïve c’est mignon pour un mâle normalement constitué. Aussi, je tombe rapidement sous le charme de tant de …bêtise. Et puis je suis magnanime; Comment ne pas pardonner ces défauts féminins quand ils sont incarnés par une telle plastique ?
La soirée se prolonge en fait chez un excellent Japonais de la rue Marbeuf.
Puis elle se termine ; par un baiser sur les lèvres, car la maman de Gwendo « lui a toujours dit de ne jamais coucher le premier soir ».
Nous nous revoyons le jeudi suivant, le soir, chez elle, où elle m’invite à apprécier sa cuisine. Je l’apprécie, c’est un excellent cordon bleu. J’apprécie aussi sa bouche, ses mains, puis son corps dont la jolie courbe de reins est illustrée par un colibri. J’ai toujours apprécié les tatouages au bas d’un dos féminin : c’est toujours un peu de lecture lors de « doggy style » impétueux.
Bête mais « piercée », tatouée et sexuellement libérée : une femme contemporaine comme on les aime.
Comme nos corps semblent compatibles nous recommençons les séances chez moi, le samedi soir, puis le dimanche matin, puis dimanche soir, et lundi soir ; séances rythmées par les hululements toujours plus aigus de ma partenaire aérienne. Et c’est là que tout se gâte. Mes voisins, bien élevés, ont toujours tout supporté : les halètements sonores, les cris stridents mais brefs de jouisseuses extraverties, les « oui comme ça, comme ça», les « plus fort ! », les gloussements de filles émoustillées par les bulles de Roederer, le bruit des fessées claquées, les chocs des corps contres les murs, les portes qui claquent à trois heures du matin, les ascenseurs bloqués …
Mais ce lundi soir, c’est la rupture. Alors que ma partenaire me chevauche bruyamment pour la seconde fois, des coups violemment portés sur ma porte d’entrée retentissent…